Le Neoritmo a été dessiné initialement en 1996 dans le but de créer un caractère de texte original incorporant des caractéristiques complémentaires, visant une harmonie interne en dépit de sa sa nature expérimentale et idyosyncratique. Par caractéristiques complémentaires on entend par exemple l’opposition mâle/femelle, raison/intuition, science/littérature ou plus typographiquement, classique/moderne, serif/sans-serif.

L’idée était également, de tenir compte de la réalité contemporaine, pour créer un caractère dans la tradition de ceux de Garamond qui essayerait d’exprimer le malaise de la modernité.
Ce qui a allumé la première flamme, je pense, a été la version allégé du Stempel Schneidler, le seul a avoir un ’O’ majuscule d’épaisseur homogène, en contraste avec les autres majuscules, aux pleins et déliés plus classiques. Après étude, j’ai commencé à me demander quel serait le résultat si certaines lettres suivaient l’approche traditionnelle (l’intuition) et d’autres suivaient une approche géométrique (la raison, l’approche structurelle).

... le rythme de l’histoire

Ce que j’ai surtout essayé de faire en dessinant le Neoritmo, c’est de garder à l’esprit le rythme de la tension interne que les lettres d’un alphabet romain possèdent, tension soulignées dans les inscriptions romaines et que d’autres alphabets ne partagent pas dans la même mesure. Dans le Neoritmo, il y a un effort pour souligner cet aspect, en contrastant autant que faire ce peut les épaisseurs des lettres prises individuellement. Cette tension interne (un trait commun à la plupart des plus beaux caractères de labeur) constitue un aspect fondamental de l’amélioration de la lisiblité, dans un contexte de textes longs (comme dans les livres) qui ne doivent pas fatiguer les yeux du lecteur. Néanmoins, ce dessin reste expérimental.

La famille a commencé à se développer d’une manière ordonnée mais néanmoins idiosyncratique. La difficulté a garder une certaine cohérence et des facteurs extérieurs ont retardé le lancement de ce caractère. Tout ce que je peux dire, c’est que j’espère que le Neoritmo sortira à temps pour fin 2002 chez l’éditeur de mon bon ami Rodrigo Cavazos, Psy-Ops.